Le grand retour de la consigne en Ile de France

La start-up parisienne La Tournée vous livre vos courses consignées à travers toute la capitale. Un service simple et pratique, qui fait pourtant toute la différence. Coup de projecteur sur ce supermarché en ligne qui remet la consigne au goût du jour.

La genèse du projet

Juliette Poiret, Camille Perbost et Zaccarie Morel ont fondé La Tournée en 2021 dans les Yvelines pour remettre au goût du jour la consigne en Ile-de-France et ouvrir ainsi une boutique en ligne de produits consignés où la livraison est offerte à partir de 40€ d’achat. Une idée simple, qui tient son inspiration de la tournée du laitier -un système d’une autre époque que les moins jeunes doivent connaître- où chaque matin, le laitier déposait sur le pas de la porte une bouteille de lait frais en échange de celle de la veille, vide. Au début, La Tournée, c’était avec les moyens du bord : les trois associés utilisaient un garde meuble et un camion électrique en location.
Puis le concept a rapidement gagné du terrain et convainc aujourd’hui plus de 14 000 clients. Pour financer le projet, la start-up parisienne a réalisé deux levées de fonds : une eux millions d’euros à son lancement et une deuxième en septembre 2023 de 4,5 millions d’euros. Ces opérations ont permis à la start-up d’acquérir deux entrepôts en région parisienne, où elle livre désormais dans plus de 200 communes. Ils livrent toutes les courses du quotidien, que ce soit du local des grandes marques, des produits frais, d’hygiène et de beauté. Seule différence avec une livraison classique, ici les contenants sont consignés et sont tous en verre, sans utilisation de plastique. Et quand ce n’est pas le cas, les produits sont tout de même emballés avec des matières compostables ou recyclables.

Pourquoi boycotter le plastique ?

En France, le plastique n’est recyclé qu’à 26% tandis que la consommation mondiale de plastique tend à augmenter de 40% d’ici 2030. Pas besoin d’être une tête en maths pour comprendre que les calculs sont pas bons. C’est pas en 5 ans qu’on va résoudre la question du recyclage du plastique. Et c’est un vrai problème pour l’environnement et pour notre santé puisque le plastique qui n’est pas recyclé est entreposé dans des décharges, se désintègre et on le retrouve ensuite partout dans notre quotidien : dans l’air, dans l’eau, dans notre nourriture. C’est un véritable fléau et c’est très compliqué de s’en débarrasser. Alors autant complètement s’en passer. Avec La Tournée, Plus besoin de jeter les emballages, tout est lavé et réutilisé au lieu d’incinérer dans les décharges ou de disséminer dans la nature.

Comment ça fonctionne cette histoire ?

Pour commencer, la start-up travaille avec des producteurs qui savent déjà faire de la consigne et qui s’occupent de leur propre conditionnement. Mais ils encouragent aussi les marques qui n’ont pas la possibilité de conditionner eux-mêmes en conditionnant les produits à leur place. Une fois cette première étape franchie, les produits sont stockés puis distribués à travers toute l’Ile de France en camionnettes électriques qui optimisent les livraisons par quartier, évitant ainsi 71% de CO2 sur le transport par rapport à une commande achetée au supermarché avec une voiture thermique.
Les livreurs ne repartent pas les mains vides puisqu’à chaque livraison, les contenants vides des précédentes commandes sont récupérés contre 20 centimes pour les bocaux et 40 centimes pour les bouteilles. Ils seront ensuite triés puis lavés avec très peu d’eau consommée. Une fois propres, les bouteilles et les bocaux retournent chez les producteurs et les fournisseurs et la boucle peut recommencer pour au moins 50 fois !

Aujourd’hui, La Tournée continue d’élargir sa gamme de produits pour proposer à ses usagers une offre comparable à celle d’un supermarché classique. Ils ont aussi lancé une application pour faciliter les courses consignées auprès des utilisateurs. La marque parisienne ne s’adresse pas aux personnes déjà sensibilisées aux questions climatiques mais souhaite au contraire élargir au maximum sa cible et toucher tout le monde. C’est pour cette raison que La Tournée propose par exemple sur leur site internet du Coca Cola et pas seulement des produits bio et locaux. L’objectif affiché derrière ce choix ? Démocratiser la consigne et tendre vers le 0 plastique, même pour les grandes marques.

Vous voulez essayer ? On a ce qu’il vous faut

Si vous habitez en Ile-de-France, cela ne coûte rien d’opter pour la consigne pour faire ces courses. La livraison est gratuite et vous contribuez à une consommation plus responsable et à une réduction du plastique. Convaincu.e ? On savait que ça allait vous plaire. Heureusement, on avait prévu le coup et on vous a déniché une offre de lancement plutôt sympathique. Recevez 20€ offerts pour votre première commande avec le code SEVELACONSIGNE dès 40€ d’achat. Et pour en savoir plus, rendez-vous sur www.la-tournee.co 

Cet article a été rédigé à l’issue d’un partenariat rémunéré avec La Tournée

Imaginez que votre maillot de foot ou de rugby soit recyclable à l’infini ?

Fini les maillots abandonnés à la fin de la saison, laissés de côté après tous ces matchs joués, tandis que le design du futur maillot est déjà en train d’être imaginé pour arborer fièrement les couleurs de l’équipe la saison prochaine. Ca vous parait trop beau pour être vrai ? Une déclaration trop utopiste pour être réalisable ?

 

C’est pourtant ce qu’affirme la marque française Nolt avec le lancement de sa campagne « Passionnément, à l’infini… » ce mardi 3 juin. L’équipementier français qui travaille depuis 5 ans sur une pratique du sport plus respectueuse de l’environnement ambitionne aujourd’hui de faire du maillot infini une réalité, ce qui serait une première mondiale ! Comme vous, on y a pas cru. Puis on s’est dit qu’on allait tâcher d’en savoir plus sur ce projet un peu fou qui fait bouger les lignes au sein de l’industrie du sport. Coup de projecteur sur cette belle histoire entrepreneuriale « Made In France ».

Les débuts de NOLT

Pour comprendre la genèse de ce projet, il faut remonter quelques années en arrière. Le 1er juin 2020, l’entreprise niçoise Nolt est lancée par deux amis, Olivier Guigonis et Paul-Emmanuel Guinard. Ces deux passionnés de sport sont partis d’un constat alarmant : en France, le monde du sport génère 100 000 tonnes de déchets par an. Des quantités impressionnantes d’articles de sport finissent chaque année à la poubelle alors qu’ils pourraient être réutilisés, réparés ou recyclés. Face à constat, ils ont décidés de lancer Nolt avec un objectif clair : créer le premier équipementier de sport 100% circulaire. Ils proposent donc aux clubs de sport des équipements de sport recyclés et recyclables, avec la possibilité de personnaliser les équipements à des prix accessibles.

Une économie circulaire

Pour réaliser leur cercle vertueux, la marque niçoise travaille avec des associations locales autour du bassin méditerranéen pour récolter les déchets plastiques post-consommation, en particulier les bouteilles, qui s’accumulent en grande quantité. Une fois récupérés, les polymères sont envoyés en Espagne, où l’organisation SEAQUAL se charge de leur nettoyage et de leur transformation. Les plastiques sont lavés, déchiquetés, puis fondus pour être extrudés en fil. Ce fil recyclé est ensuite acheminé au Portugal, où il est texturé et tissé afin de créer un tissu vierge de haute qualité, utilisé pour la fabrication d’équipements sportifs.
L’impression sur les équipements est réalisée par sublimation, un procédé plus écologique que la teinture, qui permet de fixer les pigments directement dans les fibres du tissu. Une fois prêts, les équipements sont commercialisés directement auprès des clubs sportifs et sont ensuite portés pendant plusieurs saisons, jusqu’à ce que l’usure, un changement de logo ou de sponsor impose leur remplacement.

C’est là qu’intervient le projet R-SHAPE, soutenu par Refashion, l’éco-organisme de la filière textile française. Grâce à ce programme, les textiles usagés sont collectés par Provence TLC, triés selon leur niveau d’usure et leur couleur, puis envoyés chez MAPEA en région Rhône-Alpes. Là, les matières sont broyées et mélangées à du plastique recyclé pour donner naissance à un nouveau produit : des coupelles, destinées aux clubs ou aux collectivités (écoles, collèges).

5 ans plus tard...

5 ans après sa création, l’équipementier niçois peut se vanter d’avoir démontré aux clubs qu’une alternative était possible. Avec l’accompagnement de plus de 1000 clubs, amateurs comme professionnels, dans 12 sports différents, la marque totalise plus de 2500 maillots et 1500 shorts en polyester recyclé et plus de 750 maillots exclusivement en polyester recyclé SEAQUAL (environ 15% de déchets marins et 85% de déchets plastiques post-consommation) et des centaines de survêtements, vestes coupe-vent, chaussettes… Ils équipent fièrement le Racing Club de Cannes en D1 féminine de volley, club le plus titré en sport collectif dans l’Hexagone, le club d’athlétisme de Nice ou encore le Rugby Club Auch qui a notamment formé Antoine Dupont. Avec son ambassadeur phare Omar Da Fonseca, la marque peut compter sur la voix magique du consultant du groupe Bein Sport pour incarner la nouvelle campagne de Nolt. En cette fin de saison, l’équipementier français révèle cette semaine son premier film publicitaire « Passionnément, à l’infini » disponible sur Youtube et les réseaux sociaux de Nolt pour présenter son innovation majeure : le Maillot Infini.

Dès la saison 2025-2026, la marque prévoit de développer un maillot entièrement conçu en France à partir de maillots déjà portés, usés et recyclés. Paul Guinard, co-fondateur et DG de NOLT s’est exprimé sur ce fameux maillot : « Avec cette campagne, nous voulons prouver qu’il est possible de faire autrement. Chaque fin de saison, des milliers de maillots à peine portés sont jetés. En développant un maillot pensé pour durer, NOLT s’engage à mettre fin à ce gaspillage et à proposer une pratique du sport plus durable. » L’innovation risque de révolutionner l’industrie du sport et la vie des clubs quand elle sera disponible pour le grand public. Dès la saison prochaine, Nolt fera tester en avant-première cette innovation aux 5 ambassadeurs qui seront sélectionnés grâce à un concours ouvert gratuitement à tous les passionnés de sport du 3 au 24 juin sur leur site internet 

On est impatients de voir si la jeune marque française Nolt peut servir de locomotive pour changer les pratiques dans le monde du sport pour qu’il continue d’enflammer les cœurs tout en préservant notre planète.

Cet article a été rédigé à l’issue d’un partenariat rémunéré avec Nolt. Plus d’informations sur https://www.wearenolt.com/ 

Les voitures hybrides sont-elles écolos ?

Ces dernières années, les voitures hybrides sont devenues les stars du marketing automobile « vert ». Présentées comme un compromis idéal entre la voiture thermique et la voiture électrique, elles se multiplient dans les catalogues des constructeurs, sur les routes… et dans les aides publiques. Mais derrière l’étiquette écologique, que valent vraiment les voitures hybrides pour le climat ? Sont-elles une vraie solution ou un mirage vert ?

Dans cet article, nous allons faire le tri entre arguments environnementaux, données scientifiques, et effets d’aubaine industriels.

1. Une consommation réduite… en théorie

Les voitures hybrides classiques (non rechargeables) combinent un moteur thermique et un petit moteur électrique. Résultat : une consommation réduite, surtout en ville, grâce aux phases de conduites 100 % électrique à basse vitesse. Les hybrides rechargeables vont plus loin, avec une batterie plus grosse et une autonomie de 30 à 80 km en tout électrique.

Sur le papier, l’idée est séduisante. Mais dans les faits, les consommations annoncées sont souvent très loin de la réalité. Une étude de l’ONG Transport & Environment a révélé qu’en usage réel, une voiture hybride rechargeable peut consommer 2 à 4 fois plus que ce que promettent les constructeurs. Pourquoi ? Parce que beaucoup de conducteurs ne rechargent pas leur voiture, et roulent uniquement en mode thermique. Ce qui en fait, dans ces cas-là, des voitures plus lourdes et plus gourmandes que les thermiques classiques.

2. Une empreinte carbone moins bonne qu’on ne le pense

Quand on parle d’impact écologique, il ne faut pas regarder que l’usage, mais aussi la fabrication. Or, une voiture hybride embarque deux systèmes (moteur thermique + moteur électrique), et une batterie lithium-ion dont la fabrication est polluante et énergivore. Résultat : l’empreinte carbone d’une hybride est souvent plus élevée qu’on ne l’imagine.

Le Haut Conseil pour le Climat estimait en 2022 qu’un véhicule hybride rechargeable ne permettait de réduire les émissions de gaz à effet de serre que de 5 à 12 % par rapport à une voiture thermique classique… à condition d’être régulièrement rechargé. Un chiffre très faible pour un véhicule pourtant souvent éligible à des bonus écologiques.

3. Des voitures hybrides… qui freinent la transition ?

Il y a aussi une critique plus structurelle. Les voitures hybrides peuvent ralentir le basculement vers une mobilité réellement bas carbone. En apparaissant comme un bon compromis, elles évitent aux constructeurs d’investir massivement dans l’électrique, et rassurent les consommateurs réticents au changement. Mais en se portant sur ce type de véhicule, on reste dans une logique de voiture individuelle, gourmande en ressources, plutôt que d’encourager des mobilités alternatives (vélo, transports en commun, autopartage…).

Pire : des études montrent que certaines entreprises achètent des hybrides rechargeables uniquement pour bénéficier d’avantages fiscaux, sans jamais les recharger. Une aberration écologique et économique.

4. Une solution transitoire… mais pas miracle

Les voitures hybrides peuvent être utiles dans certains cas, mais elles ne sont pas une solution miracle. Tout dépend de l’usage réel… et du contexte de vie.

En ville : un intérêt possible, mais des alternatives plus durables

Pour une personne vivant en milieu urbain dense, l’intérêt d’une voiture hybride rechargeable peut exister — à condition de recharger régulièrement la batterie et de rouler surtout en mode électrique.
Mais dans ces mêmes villes, les transports en commun, le vélo ou la marche sont souvent des alternatives plus efficaces, moins chères, et réellement durables.
Pire, dans certains cas, l’usage d’une hybride peut être contre-productif si elle remplace un mode doux par une voiture (même partiellement électrique).

En zone rurale : usage plus thermique qu’électrique

À la campagne, les voitures sont souvent indispensables faute d’alternatives. Mais c’est aussi là que les hybrides rechargeables atteignent leurs limites :

  • Les distances sont plus longues, et les batteries s’épuisent vite ;
  • Les bornes de recharge sont rares, donc les conducteurs roulent souvent en mode thermique ;
  • Le surpoids dû à la double motorisation rend les hybrides moins efficaces que des thermiques modernes pour un usage routier classique.

Dans ce cas, une voiture hybride peut consommer plus qu’un petit diesel ou essence optimisé. C’est tout le paradoxe : dans les zones où la voiture est la plus nécessaire, l’hybride rechargeable est souvent le moins pertinent des choix.

Sources :

Le pacte vert : solution miracle ou trou noir pour l’économie européenne ?

Si le changement climatique est un terme qui existe depuis plus d’un demi-siècle, 2019 marque un tournant significatif pour l’Union Européenne (UE). En six ans, une dizaine de nouvelles régulations ont vu le jour pour guider les économies européennes vers un avenir plus durable. L’objectif étant d’atteindre la neutralité carbone au sein de l’UE d’ici 2050, les ambitions ne sont pas des moindres, comme :

  • la promotion de l’économie circulaire,
  • la transition vers une agriculture plus durable,
  • le développement d’un plan visant à une transition équitable et inclusive pour tous.

Pourtant, beaucoup se plaignent de la quantité et de la vitesse d’implémentation des diverses directives et réglementations Européennes, telles que la SFDR (Sustainable Finance Disclosure Requirement), CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), la CSDDD (Corporate Sustainability Due Diligence Directive), etc. Est-ce que ce package que les institutions européennes promeuvent ne va pas, au contraire, envoyer l’UE et ses marchés partenaires tout droit à leur perte ?

Si le pacte vert comporte un certain nombre de régulations comme la stratégie forestière ou le règlement sur la restauration de la nature, cet article se concentre sur les directives et régulations liées à la finance durable.

Source: Le pacte vert

1. En quoi consiste le pacte vert “financier” ?

À l’origine, le pacte vert a été adopté par les membres de l’UE pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris (2015). Ainsi, un plan de développement de réglementations a vu le jour pour permettre une réduction des gaz à effet de serre de 55% d’ici 2030 en comparaison avec les années 1990, puis une neutralité carbone d’ici 2050 en Europe. 

En termes de durabilité financière, le pacte vert a donné naissance à plusieurs directives importantes pour les entreprises. Voici une liste comprenant les principales régulations visées par les récents débats :

  • La SFDR mandate les compagnies à reporter en annexe de leurs états financiers  leurs investissements durables. Cela permet ainsi aux investisseurs de pouvoir se tourner vers des stratégies plus durables ainsi qu’aux compagnies de promouvoir leur marque.
  • À travers la CSRD, les grandes entreprises et les PME, entre autres, doivent produire un rapport annuel sur un certain nombre d’informations non-financières. Celles-ci sont dues à l’impact des activités des entreprises sur l’environnement et la société.
  • La CSDDD renforce l’identification et la vérification d’informations sur les incidences dues aux activités négatives des entreprises.
  • La taxonomie verte permet de classifier les investissements qui ont pour stratégie une activité économique durable. 

Alors que la SFDR est entrée en vigueur en 2021, les autres réglementations sont encore en cours de développement au moment de la sortie de cet article. Il est donc possible que certaines informations divergent avec le temps.

Il est bien de noter que le greenwashing qu’incitent ces rapports est fortement réduit avec l’obligation d’auditer ces rapports de durabilité avant leur publication.

2. Observations d’une évolution rapide (2019-2023)

Contre toute attente, le frein dans le quotidien des citoyens européens que le COVID-19 a engendré, a permis au pacte vert de s’implanter dans des esprits qui avaient besoin d’une vision futuriste positive. Mais cela a aussi ouvert les yeux de beaucoup face à l’aggravation des problèmes d’approvisionnement et de crise énergétique qui en découlaient. Avec le changement climatique et les inégalités sociales mis sous les projecteurs, le projet a pu prôner la croissance et la stabilité. 

Malheureusement, si le COVID-19 a déclenché un mouvement vert, celui-ci a été relégué au second plan pour permettre au “Plan de relance post-Covid NextGenEU” de soutenir les citoyens pour se relever de cette année éprouvante.

Donal Trump – Crédit photographie : Unsplash

À l’international, les avis divergent tout autant. Si beaucoup saluent l’initiative de l’UE et s’en servent pour imbriquer davantage leurs relations commerciales, ce n’est pas le cas de tous. Aux Etats-Unis, les élections de Trump relancent des débats pour le moins incertains sur les relations avec les marchés européens. Quant à la Chine, l’initiative du pacte vert apportait une perspective de transition verte bienvenue par les experts chinois. Cependant, l’affaiblissement de l’UE face à la guerre en Ukraine et le fait que le marché économique Chinois reste principalement visé par les différentes stratégies (par ex. l’initiative de rendre le prix des voitures électriques européennes plus attractif) n’engendre pas une perception positive de l’UE par la Chine. Tout porte à croire que des conséquences négatives pourraient en découler si l’UE ne tend pas vers un changement de stratégie pour jouer un rôle moteur dans une perception et une collaboration plus positive avec les marchés économiques chinois.

Du côté des entreprises, ce n’est pas une surprise que ces dernières se plaignent de l’augmentation de la charge administrative face à une économie qui peine à talonner ses plus grands concurrents. Bien que les grandes entreprises aient plus de ressources à leur portée pour s’adapter dans les temps, les PME ont quant à elles, besoin de beaucoup plus de ressources technologiques et employables pour se mettre à la page dans les délais impartis.

3. La CSRD déclenche-t-elle un frein au processus européen ?

Alors que le délai pour transposer la directive dans la loi nationale a expiré le 6 juillet 2024, la moitié des pays membres n’ont pas encore terminé le processus, malgré une lettre publiée par la Commission Européenne ouvrant les procédures d’infractions. Certains pays comme le Luxembourg et l’Allemagne révisent encore leur brouillon de la transposition, alors que le Portugal et l’Autriche n’ont pas encore initié de transposition officielle.

De plus, un certain nombre d’entreprises non-européennes liquident leurs filiales installées dans l’UE, pour éviter de devoir entreprendre ce lourd projet ainsi que de dévoiler des chiffres qui ne sont potentiellement pas au niveau des attentes des consommateurs.

De plus, ce 26 février a marqué un retour en arrière face aux efforts environnementaux et sociaux fournis ces dernières années. La commission européenne a annoncé un revirement dans le plan initial : la simplification des charges de reporting des entreprises (Omnibus Simplification Package en anglais). Après des années de création de régulations visant à promouvoir la durabilité au sein des entreprises, un nouveau chantier est entrepris, mais cette fois pour déréguler. Une décision qui fait souffler de soulagement bon nombre de sociétés qui n’étaient pas prêtes pour la quantité d’information durables administratives à fournir, mais qui réduit aussi des années d’efforts pour construire ces standards (ESRS, Taxonomie Européenne, etc). A ce jour, rien n’est encore joué, la nouvelle proposition devant encore passer devant le parlement et le conseil européens. Une longue période d’incertitude est encore à venir.

4. Conclusion

Il y a fort à croire que beaucoup d’entreprises vont continuer à faire barrage à l’avancée des directives environnementales futures, comme indiqué lors d’un débat entre le premier ministre Luxembourgeois Luc Frieden et la Fedil (fédération entrepreneuriale multisectorielle au Luxembourg).

Pourtant, beaucoup de start-up et de PME (Petites et Moyennes Entreprises) voient la transition environnementale comme un atout pour leur croissance. Les consommateurs, quant à eux, demandent à ce que les entreprises prennent plus d’initiatives pour l’environnement et la justice sociale. Ainsi, le pouvoir de décision ne réside pas que dans les mains des grandes entreprises, mais dans la voix des consommateurs finaux.

Faut-il voir ce revirement de décision comme une défaite de la part de la Commission Européenne face à la frustration et l’indignation grandissantes des entreprises ? Ou plutôt comme une stratégie visant à redonner un coup de fouet à l’économie européenne, tangible depuis ces derniers mois ?

Pour approfondir

Cet article s’est centré principalement sur les relations externes avec la Chine et les États-Unis. Si vous êtes intéréssés par une analyse plus diversifiée, Sève le média vous invite à lire l’étude de Ifri datant de 2024 (seulement disponible en version anglaise)

Sources :

La piétonisation : réinventer le centre-ville pour l’avenir

Les centres-villes, autrefois lieux de rencontre et de vie sociale intense, sont aujourd’hui souvent envahis par les voitures. La congestion, la pollution et le bruit ont fait perdre à ces espaces leur fonction première : celle de rassembler les habitants dans un cadre agréable et sécurisé. Avec l’urbanisation croissante, ces problèmes deviennent de plus en plus pressants. 

Au-delà des questions environnementales, se pose une réflexion fondamentale sur la manière de vivre et de se déplacer en ville. Comment rendre les centres-villes plus accessibles, conviviaux et adaptés à un mode de vie plus local et durable ?

Dans cet article, nous explorerons comment la piétonisation peut transformer les centres-villes en espaces propices à la circulation douce et à la déambulation, en répondant aux inquiétudes des commerçants et des habitants. Nous aborderons la question des transports en commun, de la revitalisation des circuits courts et de la redécouverte d’une vie urbaine centrée sur la proximité.

1. Revaloriser la déambulation urbaine

La piétonisation transforme les centres-villes en espaces de déambulation, où chacun peut circuler librement et sécuritairement Les rues libérées des voitures deviennent des lieux agréables pour marcher, faire du vélo ou simplement flâner. Ces aménagements favorisent une vie urbaine plus calme, où les habitants peuvent prendre le temps de profiter de leur environnement. Les parents laissent leurs enfants jouer dans des rues sécurisées, les personnes âgées retrouvent une autonomie de déplacement, et les espaces publics deviennent des lieux de rencontre et d’échange.

Publication réseaux sociaux de : Les Écologistes – Grand Lyon Métropole le 9 octobre 2024

Un des points centraux de la piétonisation est la redécouverte d’un mode de vie plus local. En facilitant l’accès aux commerces de proximité et aux services, les habitants n’ont plus besoin de se déplacer loin pour répondre à leurs besoins quotidiens. Cette réduction des distances encourage une consommation plus durable et renforce le tissu social.

Image officielle de la rue Jean Fabre du site Métropole Grand Lyon pour illustrer la page Lyon Presqu’île à vivre.

À Lyon, par exemple, les rues Ferrandière et Quatre Chapeaux, récemment réaménagées, témoignent déjà de cette transformation. Depuis le printemps 2024, ces rues offrent des espaces végétalisés et des mobiliers urbains invitant à la pause et à la discussion. Les commerçants locaux, bénéficiant d’une augmentation de la fréquentation piétonne, observent une dynamique économique renouvelée. D’ici l’été 2025, ce secteur deviendra une aire piétonne complète.

Image officielle de la rue Ferrandière du site Métropole Grand Lyon pour illustrer la page Lyon Presqu’île à vivre.

En parallèle, le projet lyonnais met également en valeur le patrimoine architectural et culturel des quartiers concernés. Le Bas des Pentes, rendu aux piétons depuis l’automne 2023, permet aux habitants et visiteurs de redécouvrir la richesse de ce quartier emblématique tout en profitant de son ambiance commerçante et conviviale.

2. Quid des commerces

Contrairement aux idées reçues, la piétonisation peut être bénéfique pour les commerçants. Bien qu’ils craignent souvent une perte de clients due à l’absence de stationnement, de nombreuses études montrent que les piétons passent plus de temps dans les zones commerçantes que les automobilistes, augmentant ainsi leur propension à consommer. Un exemple marquant est celui de Madrid, où les commerçants avaient dénoncé une perte de 15 % de chiffre d’affaires après la piétonisation de certaines rues. Cependant, un an plus tard, selon Les Echos, le chiffre d’affaires du quartier avait augmenté de 8,6 %. Cette tendance montre que les rues piétonnes peuvent devenir des catalyseurs économiques pour le commerce local, à condition que les besoins des commerçants soient pris en compte dans les aménagements.

Cet exemple est repris en France par la Métropole de Lyon, qui envisage la piétonisation partielle de son centre-ville d’ici 2026. Selon leur communication, 70 % des clients de la ville se déplacent déjà à pied, à vélo ou en transport en commun, et 86 % consomment grâce aux commerces de proximité. Enfin, un chiffre saisissant révèle que 77 % des clients seraient favorables à la « dévoiturisation » des centres-villes. Cette évolution témoigne du changement de mentalité en faveur de la piétonisation, non seulement pour des raisons environnementales, mais aussi pour des raisons économiques et sociales.

Orange : les espaces déjà piétonnisés (avant 2023)
Rouge : les nouveaux espaces piétons entre 2023 et 2025

3. Accessibilité, patrimoine et transport en commun

La piétonisation suscite souvent des inquiétudes légitimes de la part des habitants et des commerçants. Les principales objections concernent l’accessibilité, notamment pour les personnes âgées, les familles avec enfants ou les personnes en situation de handicap, ainsi que la logistique des livraisons commerciales. Pour que la piétonisation soit acceptée et bénéfique pour tous, ces problèmes doivent être anticipés et résolus.

Les solutions incluent le développement de transports en commun efficaces, accessibles et peu coûteux. Des navettes électriques, des tramways ou des bus propres peuvent desservir les centres-villes pour offrir une alternative pratique à la voiture individuelle. Les parkings relais situés en périphérie permettent de garer les véhicules et d’accéder facilement au centre en transport en commun. Ces infrastructures doivent être complétées par des aménagements pour les mobilités douces, comme des pistes cyclables et des trottoirs larges.

À Lyon, le réaménagement de la rue Grenette, prévu pour l’été 2025, intégrera une voie mixte bus-vélos, favorisant des déplacements sécurisés pour tous. Parallèlement, le pôle bus des Cordeliers, dont la première phase sera livrée dès juin 2025, permettra des correspondances fluides entre les différentes lignes de transport en commun, renforçant ainsi l’attractivité de la Presqu’île. De plus, ce projet inclut la végétalisation de la place des Cordeliers, créant ainsi un espace de fraîcheur et de détente en plein cœur de la ville.

Projection officielle de la rue Grenette du site Métropole Grand Lyon pour illustrer la page Lyon Presqu’île à vivre.

En mettant l’accent sur la plantation d’arbres et la création de zones ombragées, la piétonisation contribue également à lutter contre les îlots de chaleur en ville. À Lyon, des rues comme Joseph Serlin (le long de l’Hôtel de Ville – à droite sur l’image ci-dessous) et le parvis du lycée Ampère-Bourse, dont les travaux s’achèveront en 2026, seront transformées en espaces végétalisés offrant des lieux agréables pour se promener ou se retrouver. Ces aménagements témoignent de la manière dont la piétonisation peut réconcilier patrimoine historique et enjeux environnementaux.

Projection officielle de la rue Joseph Serlin du site Métropole Grand Lyon pour illustrer la page Lyon Presqu’île à vivre.

Pour les commerçants, des solutions logistiques innovantes peuvent être mises en place, telles que des vélos-cargos ou des véhicules électriques pour les livraisons. Des plages horaires spécifiques peuvent être dédiées à l’approvisionnement des boutiques afin de minimiser les perturbations.

Enfin, il est essentiel de mener des campagnes de concertation avec les habitants et les acteurs économiques avant de lancer les projets de piétonnisation. Une approche participative permet de mieux comprendre les besoins locaux et de co-construire des solutions adaptées. L’idéal est de faire de la piétonisation une opportunité partagée, et non une contrainte imposée.

4. Vers des villes à courtes distances

La piétonisation s’inscrit dans une réflexion plus large sur la manière de vivre en ville. Le concept de « ville du quart d’heure », popularisé par Carlos Moreno, propose une organisation urbaine où chaque habitant peut accéder à ses besoins essentiels (travail, éducation, loisirs, commerces) en moins de quinze minutes à pied ou à vélo. Ce modèle invite à repenser la proximité et à encourager les circuits courts.

En favorisant les déplacements doux et en réduisant la dépendance à la voiture, la piétonisation contribue à une vie urbaine plus durable et moins stressante. Les habitants gagnent en temps et en qualité de vie, tandis que les villes deviennent plus résilientes face aux crises économiques ou écologiques.

Les premières livraisons à Lyon démontrent l’impact positif de ces transformations. Depuis l’automne 2023, le secteur du Bas des Pentes, rendu entièrement piéton, offre un cadre de vie apaisé et attractif, où les habitants et visiteurs profitent des commerces et du patrimoine local. Ce projet s’inscrit dans une démarche progressive : en 2026, des rues comme la rue Serlin ou le parvis du lycée Ampère-Bourse, déjà mentionnés et aujourd’hui en chantier, viendront compléter ces espaces apaisés.

Projection officielle du secteur des halles de la Martinière du site Métropole Grand Lyon pour illustrer la page Lyon Presqu’île à vivre.

5. Redonner le centre-ville à ses habitants

La piétonisation des centres-villes n’est pas qu’une simple réorganisation de l’espace urbain. Elle représente une véritable transformation sociétale, orientée vers une vie plus locale, plus apaisée et plus inclusive. En répondant aux besoins de circulation et en renforçant l’attractivité des commerces, elle peut réconcilier modernité et tradition.

Pour que cette révolution urbaine soit une réussite, il est essentiel de prévoir des solutions de transport adaptées, d’impliquer les habitants et de valoriser les circuits courts. Avec une planification rigoureuse et une volonté collective, la piétonisation peut redonner aux centres-villes leur rôle de cœur vivant et humain de nos sociétés.

Sources :

Les montagnes deviennent de plus en plus dangereuses avec le réchauffement climatique

Les Alpes se réchauffent 1,5 à 2 fois plus rapidement que la moyenne mondiale, ce qui représente aujourd’hui au moins 2°C d’augmentation depuis l’ère industrielle dans ce massif montagneux. Cette accélération est due à plusieurs facteurs combinés, comme la réflexion des rayons solaires par la neige (albédo) ou l’altitude qui amplifie les effets du changement climatique. Les sommets, comme les pôles, deviennent des lieux où les conséquences du réchauffement climatique sont particulièrement visibles et ressenties.

Les Alpes, en particulier, sont de plus en plus dangereuses. Entre la fonte du permafrost, la hausse de fréquence des avalanches, l’intensification des crues et des coulées de boue, ainsi que les effets sur les glaciers, les montagnes connaissent une transformation accélérée. Sève le média vous explique pourquoi les zones de montagne deviennent plus risquées et vous donne quelques exemples pour mieux comprendre cette évolution.

1. La fonte du Permafrost

Le permafrost, un sol gelé en permanence, est souvent associé aux pôles, mais il existe aussi en haute montagne, au-delà de 3 500 mètres d’altitude environ dans les Alpes. Ce permafrost joue un rôle essentiel : il agit comme un ciment, consolidant les parois rocheuses et stabilisant les terrains.

Cependant, avec le réchauffement climatique, ce permafrost fond rapidement en été, provoquant une déstabilisation des sols et des parois là où le sol dégèle. En été, les périodes de fortes chaleurs en haute altitude entraînent des chutes de pierres plus fréquentes et plus importantes. Ces éboulements représentent un danger direct pour les personnes pratiquant des activités en montagne comme l’alpinisme, que ce soit pour les loisirs ou pour le travail.

Les infrastructures situées en altitude sont également menacées : les remontées mécaniques en station de ski, les refuges et même certains bâtiments doivent être repensés ou renforcés pour faire face à ces risques. Pour les alpinistes et randonneurs, cela implique d’éviter les sorties par temps chaud ou ensoleillé, où les chutes de pierres sont les plus probables, par exemple.

2. Avalanches, crues et coulées de boue : des phénomènes amplifiés

Le dérèglement climatique se traduit aussi par des précipitations plus intenses et plus fréquentes. En automne 2020, la vallée de la Roya dans les Alpes-Maritimes, a été dévastée par des crues exceptionnelles qui ont détruit routes, ponts et habitations, comme le montre cette vidéo publiée par France 24:

Ces événements, jusqu’alors rares, deviennent de plus en plus fréquents et violents.

En montagne, ces crues touchent souvent des zones reculées et difficiles d’accès, avec peu d’habitants. Cela pose un double problème : les réparations prennent du temps, et ces régions ne sont pas une priorité pour les autorités. Les habitants se retrouvent isolés, souvent sans aide pour reconstruire ou réparer les dégâts.

Les coulées de boue sont un autre effet secondaire des précipitations intenses. Lorsque les sols ne peuvent plus absorber l’eau, des glissements de terrain peuvent survenir. Ces coulées, rapides et destructrices, représentent un danger croissant pour les villages et infrastructures situés en bordure de rivière, en aval.

En hiver, une neige abondante tombant en peu de temps augmente le risque d’avalanches les heures et jours suivants. Le manteau neigeux devient instable, surtout lorsque les températures fluctuent (après un réchauffement brusque par exemple). Après une forte chute de neige, les jours suivants sont souvent critiques, rendant la montagne particulièrement dangereuse pour les skieurs et les randonneurs.

Photographie : Julien Fautrat – RTL

3. GLOF : les inondations glaciaires

Un autre phénomène inquiétant lié au réchauffement climatique est le GLOF (Glacial Lake Outburst Flood). En été, la fonte rapide des glaciers crée des poches d’eau dans les glaciers, sous ceux-ci, ou dans un lac se formant en contrebas. Ces réservoirs sont maintenus par des parois de glace ou par une moraine, mais lorsque la pression devient trop grande et le poids trop important, la glace ou la moraine* peut céder brutalement.

Ce phénomène provoque une crue soudaine, libérant des millions de mètres cubes d’eau dans la vallée en contrebas. Ce fut notamment le cas en 2022, en Italie, où un événement similaire sur le glacier de la Marmolada a été déclenché suite à la rupture d’une poche d’eau de fonte qui s’était formée dans le glacier suite à plusieurs jours de fortes chaleurs. Des images de l’évènement ont été publiées par le Parisien :

Les glaciers de l’Himalaya, bien plus vastes, posent un risque encore plus grand pour les populations locales.

Les inondations glaciaires mettent en danger les alpinistes présents sur les glaciers, ainsi que les infrastructures en aval, comme les routes, les ponts ou les villages.

4. Conséquences économiques et hydriques

Les Alpes jouent un rôle clé dans l’économie locale grâce au tourisme. Les stations de ski attirent des millions de visiteurs chaque hiver, tandis que l’été est une saison prisée pour la randonnée. Mais avec le réchauffement climatique, les stations de basse altitude manquent de neige et ferment déjà. À terme, cette tendance menace tout un pan de l’économie montagnarde.

En parallèle, les infrastructures existantes, comme les routes, les barrages ou les tunnels, doivent être réparées de plus en plus fréquemment en raison des éboulements ou des crues plus fréquents. Ces coûts supplémentaires pèsent sur les budgets locaux et régionaux.

L’accès à l’eau est également un enjeu majeur. Dans certaines régions montagneuses, notamment en Himalaya, les populations dépendent de la fonte des glaciers pour leur approvisionnement en eau, que ce soit pour son utilisation directe au foyer, ou pour l’irrigation des champs en aval. Si ces glaciers fondent trop vite, cela pourrait entraîner une abondance temporaire d’eau, suivie d’une pénurie lorsque les glaciers auront considérablement réduit en taille.

Dans les Alpes françaises, l’impact sur l’accès à l’eau est encore limité.

5. Quelles solutions face à ces risques ?

Pour faire face à ces risques, plusieurs pistes d’action peuvent être envisagées :

– Développer des systèmes de surveillance pour détecter les instabilités est une priorité. Des technologies comme les capteurs thermiques, les drones peuvent permettre d’anticiper les risques liés à la fonte du permafrost ou aux ruptures de lacs glaciaires. Ces systèmes doivent être déployés dans les zones les plus à risque pour protéger les infrastructures et les populations.

– Il est crucial de construire des infrastructures capables de résister à des événements extrêmes. Cela implique de repenser les normes de construction et d’éviter de bâtir dans des zones à risque. Les zones déjà exposées doivent être réaménagées pour minimiser les dangers, en renforçant les ponts, les tunnels ou les barrages.

– Pour réduire la dépendance à la neige, les stations de ski doivent se réinventer en proposant des activités toute l’année, comme le vélo, la randonnée, ou le bien-être en montagne. Cela permettrait d’atténuer les impacts économiques du réchauffement climatique sur le tourisme.

– Pour les alpinistes et amateurs de sports de montagne, il est essentiel de mieux se préparer et de se renseigner sur les conditions avant toute sortie. En été, éviter les journées trop chaudes et privilégier les départs tôt le matin peut réduire les risques liés aux chutes de pierres par exemple.

Conclusion

Les montagnes, et en particulier les Alpes, deviennent des zones à risques accrus sous l’effet du réchauffement climatique. Les phénomènes comme la fonte du permafrost, les avalanches, et les crues rendent ces environnements plus instables et dangereux pour les habitants, les visiteurs, et les infrastructures.

Face à ces défis, il est urgent d’agir. La surveillance des zones sensibles, l’adaptation des infrastructures, et la diversification des activités touristiques sont autant de pistes pour limiter les impacts. Mais ces solutions nécessitent des investissements conséquents et une coordination entre les acteurs locaux, nationaux et internationaux.

Les montagnes, malgré leur beauté et leur grandeur, sont aujourd’hui des témoins directs du changement climatique. Les préserver est un défi majeur pour les générations actuelles et futures.

 

*moraine : Une moraine est une accumulation de débris rocheux transportés et déposés par un glacier, formant des structures caractéristiques qui témoignent de son avancée ou de son retrait.