Les voitures hybrides sont-elles écolos ?

Ces dernières années, les voitures hybrides sont devenues les stars du marketing automobile « vert ». Présentées comme un compromis idéal entre la voiture thermique et la voiture électrique, elles se multiplient dans les catalogues des constructeurs, sur les routes… et dans les aides publiques. Mais derrière l’étiquette écologique, que valent vraiment les voitures hybrides pour le climat ? Sont-elles une vraie solution ou un mirage vert ?

Dans cet article, nous allons faire le tri entre arguments environnementaux, données scientifiques, et effets d’aubaine industriels.

1. Une consommation réduite… en théorie

Les voitures hybrides classiques (non rechargeables) combinent un moteur thermique et un petit moteur électrique. Résultat : une consommation réduite, surtout en ville, grâce aux phases de conduites 100 % électrique à basse vitesse. Les hybrides rechargeables vont plus loin, avec une batterie plus grosse et une autonomie de 30 à 80 km en tout électrique.

Sur le papier, l’idée est séduisante. Mais dans les faits, les consommations annoncées sont souvent très loin de la réalité. Une étude de l’ONG Transport & Environment a révélé qu’en usage réel, une voiture hybride rechargeable peut consommer 2 à 4 fois plus que ce que promettent les constructeurs. Pourquoi ? Parce que beaucoup de conducteurs ne rechargent pas leur voiture, et roulent uniquement en mode thermique. Ce qui en fait, dans ces cas-là, des voitures plus lourdes et plus gourmandes que les thermiques classiques.

2. Une empreinte carbone moins bonne qu’on ne le pense

Quand on parle d’impact écologique, il ne faut pas regarder que l’usage, mais aussi la fabrication. Or, une voiture hybride embarque deux systèmes (moteur thermique + moteur électrique), et une batterie lithium-ion dont la fabrication est polluante et énergivore. Résultat : l’empreinte carbone d’une hybride est souvent plus élevée qu’on ne l’imagine.

Le Haut Conseil pour le Climat estimait en 2022 qu’un véhicule hybride rechargeable ne permettait de réduire les émissions de gaz à effet de serre que de 5 à 12 % par rapport à une voiture thermique classique… à condition d’être régulièrement rechargé. Un chiffre très faible pour un véhicule pourtant souvent éligible à des bonus écologiques.

3. Des voitures hybrides… qui freinent la transition ?

Il y a aussi une critique plus structurelle. Les voitures hybrides peuvent ralentir le basculement vers une mobilité réellement bas carbone. En apparaissant comme un bon compromis, elles évitent aux constructeurs d’investir massivement dans l’électrique, et rassurent les consommateurs réticents au changement. Mais en se portant sur ce type de véhicule, on reste dans une logique de voiture individuelle, gourmande en ressources, plutôt que d’encourager des mobilités alternatives (vélo, transports en commun, autopartage…).

Pire : des études montrent que certaines entreprises achètent des hybrides rechargeables uniquement pour bénéficier d’avantages fiscaux, sans jamais les recharger. Une aberration écologique et économique.

4. Une solution transitoire… mais pas miracle

Les voitures hybrides peuvent être utiles dans certains cas, mais elles ne sont pas une solution miracle. Tout dépend de l’usage réel… et du contexte de vie.

En ville : un intérêt possible, mais des alternatives plus durables

Pour une personne vivant en milieu urbain dense, l’intérêt d’une voiture hybride rechargeable peut exister — à condition de recharger régulièrement la batterie et de rouler surtout en mode électrique.
Mais dans ces mêmes villes, les transports en commun, le vélo ou la marche sont souvent des alternatives plus efficaces, moins chères, et réellement durables.
Pire, dans certains cas, l’usage d’une hybride peut être contre-productif si elle remplace un mode doux par une voiture (même partiellement électrique).

En zone rurale : usage plus thermique qu’électrique

À la campagne, les voitures sont souvent indispensables faute d’alternatives. Mais c’est aussi là que les hybrides rechargeables atteignent leurs limites :

  • Les distances sont plus longues, et les batteries s’épuisent vite ;
  • Les bornes de recharge sont rares, donc les conducteurs roulent souvent en mode thermique ;
  • Le surpoids dû à la double motorisation rend les hybrides moins efficaces que des thermiques modernes pour un usage routier classique.

Dans ce cas, une voiture hybride peut consommer plus qu’un petit diesel ou essence optimisé. C’est tout le paradoxe : dans les zones où la voiture est la plus nécessaire, l’hybride rechargeable est souvent le moins pertinent des choix.

Sources :

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